Scénario de court metrage:
الرجوع
الرجوع
The return
Le retour
Ecrit et
traduit par:
Mohsen Hedili
Traduction revue par: Naima Ahmad
Intérieur/ Jour/
le vestibule d'une maison traditionnelle (Dubaï)
On regarde depuis
l'intérieur à travers la porte ouverte dans un angle d'une cour. Le mur du bord
de la cour se situe à notre droite. En face de nous de l'autre côté de la cour
on voit une galerie. On entend, quelqu'un (un enfant) qui joue au ballon dans
la partie cachée de la cour. On entend ses pats, les coups du ballon contre le
mur et quand il roule par terre. Dans
deux occasions, on a vu le ballon se heurter contre le mur situé sur la droite
de la caméra et revenir d'où il venait. Cela sans voir l'enfant. Quelques
secondes après on entend une porte s'ouvrir dans la galerie en face. La porte
se situe dans la continuité du mur situé sur la droite de la caméra. Avant de
voir personne, on entend un certain dialogue entre une dame et d'autres gens
dont on n'entend pas les voix. Après quelques secondes, on voit apparaître les
jambes d'une personne assise sur une chaise roulante. Rappelons que l'image est
jusqu'ici floue. Après avoir entendu les volets de la porte se cogner sur les
cotés, on voit apparaître un homme avec la tenue blanche émirienne et un bonnet
blanc sur la tête, et une dame qui pousse la chaise roulante et qui porte une
robe très coloriée. On entend toujours le bruit de l'enfant qui joue au ballon
dans la cour. La dame et l'homme se dirige tout droit dans la galerie, c-à-dire
vers le côté gauche de la caméra. Et vu que cette dernière se situe à
l'intérieur d'un espace et filme à travers une porte, à un moment on ne pouvait
plus voir notre couple. Ceci malgré que la caméra bouge très lentement vers sa
droite pour suivre les deux acteurs dans leurs mouvements. Après quelques
secondes, alors qu'on entendait l'enfant jouer au ballon, la dame et le monsieur
sur la chaise roulante réapparaissent en se dirigeant vers l'espace où se
trouve la caméra. A un moment quand ils arrivent au milieu de la cour à trois
mètres de la porte, la dame s'arrête à
un point où l'image devient nette. En ce moment on voit bien nos
personnages. Une dame dont l'âge est à peu près 55 ans et un vieux monsieur de
65 ans environ. La dame malgré son costume assez large apparaît mince, par
contre le vieil homme apparaît assez gros. La vieille dame se tourne vers
l'enfant qui joue sur sa droite et lui dit:
- Tu ne viens pas
embrasser ton grand père?
En ce moment on
entend le ballon se heurter contre un mur et l'enfant courir. Il apparaît pour
la première fois devant la caméra en courant. Une seconde après le ballon le
rejoint. Arrivant en courant l'enfant use de la chaise de son grand père pour
s'arrêter et sa partie supérieure avance au point qu'il l'embrasse de sa joue
gauche. En ce moment on remarque que le grand père n'a bougé aucun de ses
membres. Sa seule réaction était de suivre l'enfant de ses yeux et dessiner un
très petit sourire sur ses lèvres.
La dame:
- Doucement, fait
attention à ton grand père.
On comprend en ce
moment que le grand père est paraplégique.
Le garçon reprend
son ballon et revient à la partie cachée de la cour. On entend désormais ses
pas, ses coups de ballon contre le mur, etc.
Poussant la chaise
roulante devant elle, étant encore dans la cour et avant d'entrer dans l'espace
où se situe la caméra, la vieille dame a jeté un coup d'œil vers le haut et a
fait une grimasse qui exprimait une crispation envers la haute chaleur ou le
fait qu'elle n'est pas dans les temps par rapport à son programme. Déjà la
caméra a commencé à reculer pour conserver la netteté de l'image. En reculant
dans le petit espace intérieur, la caméra commence à nous faire découvrir ce
dernier. On remarque l'existence d'une deuxième source de lumière naturelle.
Puis on devient conscient que c'est une porte qui ouvre sur l'extérieur d'où
viennent les bruits de la rue. A gauche de la caméra on découvre un petit salon
traditionnel avec un canapé, deux fauteuils et une petite table. Le canapé d'un
certain style traditionnel se situe en face de la porte. Après avoir approché
la chaise roulante du canapé, la vieille dame se tourne vers la cour et appelle:
- Zaha… Laila
Quelques secondes
après, deux jeunes filles apparaissent de la même porte d'où sortait le vieil
couple tout à l'heure. Ce sont deux servantes indonésiennes. La plus jeune qui
s'appelle Laila a 15 ans. L'autre, Zaha, est dans les trentaines. Elles font la
même trajectoire qu'a faite le vieil couple avant elles. Les deux servantes
entrent dans le vestibule en courant et commencent directement à aider la
vieille dame à mettre le vieil homme sur le canapé. Et vu qu'il était assez
lourd les deux jeunes filles n'ont pu rien
faire et le vieil homme a failli tomber. La vieille dame s'adresse à la
servante la moins âgée (Laila) et lui dit:
- Vas appeler Hissa.
La jeune sort de la
porte sur l'extérieure.
En ce moment Zaha
souffle à la vieille dame lui disant avec cette manière très spéciale de parler
l'arabe chez les servantes indonésiennes:
- Le mari de Hissa ne
vient plus ici chez elle.
La vieille dame
avec un air très intéressée lui dit:
- Est-ce qu'il va la
divorcer?
La servante répond
avec cet arabe incorrect:
- Je ne sais pas (Ma fi
ma3loum)
La vieille dame:
- Est-ce qu'il va se
remarier?
La servante:
- Je ne sais pas
Et quand la
vieille dame voulait lui poser une autre question, la jeune servante Laila a traversé
la porte et derrière elle une dame à la quarantaine habillée d'une robe
traditionnelle émirienne, assez large et très coloriée, comme celle de la vieille
dame, avec une jeune servante d'origine éthiopienne. La conversation s'est arrêtée
brusquement et les deux dames émiriennes s'embrassent, pendant que les
servantes parlent entre elles.
Hissa s'adresse au
vieil homme, qui a suivit lui aussi la conversation entre son épouse et sa
servante, et lui salut en disant:
- Bonjour, j'espère que
vous allez bien.
Après cela les
cinq dames s'entraident et mettent le vieil homme sur le canapé. Ce travail
assez difficile a commencé par mettre les pieds du vieil homme par terre, puis
le tenir par les mains et faire une petite demi-rotation et le faire asseoir
sur le canapé son dos contre son dossier.
Après que les
servantes dirigées par la vieille dame ont bien dressé les oreillers des deux
côtés du vieil homme, Hissa s'est approché de la vieille dame et lui dit avec
une voix que le vieux peut entendre:
- Tu aurais du le laisser
dans sa chambre. C'est mieux pour lui. Tu le bouscule chaque matin et tu le
ramène ici alors qu'il est paraplégique et machallah assez gros.
Puis avec un
regard assez hypocrite voulant exprimer une certaine pitié envers la vieille
dame, elle dit:
- Cela est fatiguant pour
toi aussi.
La vieille dame
l'a fixé par son regard, puis a jeté un coup d'œil sur son mari, Comprenant que
ce dernier a tout entendu, elle lui a dit à une voix basse de manière à ce que
personne ne l'écoute, ni son mari ni les servantes:
- Quand tu veux parler d'al
hadj en sa présence fais à ce que tu t'exprime à voix basse et qu'il ne
t'entend pas.
Remarquant qu'une
tension se crée entre les deux dames émiriennes, les servantes se retirent
l'une après l'autre (on entend leurs pas).
En la regardant
directement dans les yeux, la vieille dame a dit à sa voisine:
- Tu m'as déjà dis ceci
avant
Puis avec plus de
différence lui dit:
- Tu l'as dit plutôt plus
qu'une fois… le fait que je ne t'ai pas répondu, ne veut pas dire que je suis
d'accord avec ce que tu as dit. Je te réponds cette fois parce que tu as parlé
à haute voix comme si tu voulais que al hadj t'entende.
En ce moment la
vieille dame a levé sa voix comme si elle veut que le vieil homme l'écoute et
dit:
- Ecoutes moi bien, Al
hadj a laissé tous ses demeures, et toi tu sais combien il en a, et voulu
retourner à cette ancienne demeure. Tout cela dans le but de s'asseoir ici…
Puis en indiquant
par sa main la porte extérieure elle dit:
- et pour profiter de
cette vue.
Puis en regardant
vers sa voisine comme si elle attendait sa réaction ou réfléchissant sur ce
qu'elle doit dire, elle ajoute:
- Et puis il a eu la
nostalgie d'un temps qui était très difficile pour beaucoup d'autres mais pour
lui c'était un temps où il jouait avec les perles (Plan sur les mains du vieil
homme avec une bague contenant une grande et belle perle).
Quand la vieille
dame a senti qu'elle était très agressive avec la jeune, elle essaya de
s'exprimer différemment:
- Mais si tu t'inquiètes
pour moi, je te rappelle ma fille, que cet homme quand il était en bonne santé,
il n'a laissé aucune place dans le monde qu'il ne me l'a pas fait visiter. Les
femmes en sainte à cet époque souhaitaient à leur maris qu'ils leurs achètent
des raisins et des pommes golden et moi je souhaitais qu'il me fasse visiter La
Malaisie, la chine, Paris et Istanbul. Tu sais comment il réagissait vis-à-vis
à ces souhaits? Il souriait… souriait… et je recevais les billets d'avion le
jour même.
En ce moment on
entend un soupir de la part du vieil homme et les deux dames le fixe par leurs
regards.
La vieille dame
remarque une larme qui brillait dans l'œil gauche de son mari, elle se
précipite rapidement vers lui, le dos vers sa voisine, protégeant le visage de
son mari. Et sans se retourner, elle dit à sa voisine:
- S'il te plait ma fille
laisse nous seuls maintenant…
Avant de partir,
la voisine a jeté un coup d'œil par
derrière le dos de la vieille dame à fin de voir ce qui se passait puis sorti.
Se trouvant seule
avec son mari, la vieille dame a retiré de sa poitrine un mouchoir en soie
blanc avec des petits fleurs en rouge (on entend les bijoux dans ses mains). En
l'utilisant pour essuyer cette larme apparue dans l'œil gauche de son mari,
elle lui souffle dans le but de le soulager:
- Je sais que tu aimes
cette odeur dans le mouchoir, tu me disais ceci…
En approchant un
peu plus sa tête de la sienne, en jetant des coups d'œil autour d'elle, elle
lui dit:
- Tu te rappelles de ces
jours délicieux Oh Moha?
Et avec un grand
soupir elle dit:
- Ils se sont
passé très vite… .
Alors que le vieil
homme la regardait très attentivement, pendant qu'elle essuya son œil gauche et
des larmes qui ont coulé malgré elle de ses
yeux, elle a dit dans le but de changer le sujet de la conversation et
cacher ses larmes:
- C'est très rare qu'on
voit tes larmes, et quand il y en a, c'est toujours dans cet œil gauche que tu
les auras.
Et avec un regard
malin et dans le même but de le soulager elle
lui dit:
- Peut être parce que c'est
l'œil que tu clignais quand tu m'as dragué avec ta magie. Dieu n'aime pas la
magie et les magiciens.
Puis comme si elle
se rattrape elle dit:
- Avec moi tu as utilisé
ta magie que dans le halal, et tous ce que tu as fait avec moi était dans le
halal.
Avec un regard
malicieux et avec une volonté naturelle de le faire souffrir pour se venger
peut être, elle dit:
- Je parle là de moi-même,
m'importe peu ce que tu as fait avec d'autres que moi.
La vieille dame
regarde son mari, elle remarque qu'il apparaît très fâché et la fixe de ses
yeux très ouverts, alors elle se calme et se tais. En ce moment elle s'assoie à
côté de lui sur un fauteuil. Elle approche le fauteuil et elle met son dos sur
son dossier et lance un grand soupir. Elle fait un geste pour se gratter le dos
et elle dit:
- Je me gratte à cause de
l'humidité, ici c'est plus humide que dans notre maison.
Elle jette un
autre regard sur son mari pour voir l'effet de ses paroles sur lui. Ce dernier
regardait devant lui à travers la porte.
Et comme pour lui
faire plaisir, elle dit:
- Ici aussi c'est notre maison…
J'aime ici. Peut être qu'il faut que j'aille faire un bain marocain.
Après cela comme
décidée de changer le sujet de la conversation, elle jette un coup d'œil du
côté de la porte et dit:
- Malgré son âge al hadj Otman
est allé accomplir le pèlerinage de la Mecque cette année. Il est allé avec
tous ses fils. Il a fait marier son plus jeune fils et l'a pris avec lui aussi.
Son épouse Mariam est toujours malade, elle n'a pas pu aller avec eux. On dit
que l'un de ses petits fils est allé avec eux. Je pense que c'est le fils de
Mohamad.
Puis regardant
vers la porte et comme si elle s'est rappelée de quelque chose elle dit:
- Toutes les filles de
Mohamad se sont mariées, seule Houria est resté sans se marier.
Puis regardant
vers son mari elle continue:
- La pauvre… Il y en a qui
sont plus laides qu'elle et qui se sont mariées. Elle n'a pas eu de chance même
pour se marier en coépouse.
En souriant à son
marie la vieille dame dit:
- J'ai oublié de te dire
qu'Ibrahim Assayagh s'est contracté une coépouse à la pauvre Chikha. Il s'est
marié après qu'elle est devenue vieille.
En reprenant un
regard malicieux, mais non sans tendresse et amour, elle dit:
- Moi je préfère l'homme
qui se mari avec de nouvelles femmes pendant que sa première épouse est encore
jeune. Comme ça elle trouve de quoi le rendre à elle.
Regardant son mari,
ce dernier lui échangea un regard perçant. Elle se trouve obligée de se taire
et ne pas traiter du même sujet, alors elle dit dans un but de se plier devant
sa volonté:
- Je vais aller féliciter
Oum Rachid pour sa fille qui a eu son doctorat… Je ne vais pas tarder… Je vais
prendre un taxi.
La vieille
dame jette un regard décidé vers son mari et avec la volonté de finir avec le
sujet qu'elle a commencé, elle s'exprime de cette manière:
- Si tu avais accepté que je
passe mon permis de conduire, je serais allé dans ma propre voiture… Quand tu
t'es marié avec les autres, toutes conduisaient… Tu me disais pour m'apaiser…
Et comme si elle
l'imitait dans sa manière de parler elle dit:
- Toi tu as ton chauffeur,
c'est moi …
Puis elle reprend
sa voie naturelle et dit:
- Et quand tu ne venais
pas et tu m'envoyais ton chauffeur… tu
me disais…
Et alors qu'elle
essayait d'imiter la manière de parler de son mari, ce dernier l'a regardé les
yeux très ouverts, puis s'est tourné les yeux vers sa droite et s'est bousculé
un peu sans perdre l'équilibre.
Elle a dit avec sa
voie naturelle:
- Parfois (en prolongeant
ce dernier mot dans le but de se moquer) pour me réconcilier vous venez et nous
sortions passer la soirée dans un hôtel.
Puis elle dit en
réparant son voile les mains suspendues dans l'air et avec beaucoup de fierté:
- Parfois (sans prolonger
le mot) tu savais comment me réconcilier…
Puis en le
regardant d'un air très malin et un peu folâtre elle dit:
- Et moi aussi je savais
comment te faire plaisir, j'étais encore jeune… et belle.
Et en changeant
les grimasses de son visage elle dit:
- Mais la pauvre cheikha
est devenue vieille et sa coépouse est plus jeune que ses filles.
Remarquant que la
tête de son époux a un peu bougé, la vieille dame s'est levé pour réparer les
oreillers à ses côtés et pour l'aider à être plus en équilibre, puis se sentant
la tête proche de la tête de son époux, elle regarde autour d'elle puis s'est
approché plus de lui comme si elle le sentait et l'a embrassé et s'est levé
très vite en se retournant vers les deux portes.
S'assurant qu'il
n'y avait personne pour les voir ou les écouter, elle dit:
- Tu te rappelles quand je
t'embrassais sur ta joue, pour te réconcilier? Tu te rappelles qu'est ce que tu
me disais alors?
Après avoir jeté
un autre coup d'œil vers les deux portes, elle s'approche plus de lui, et,
souriante elle lui souffle:
- Tu me disais," je
ne suis pas ton père ou ton frère pour m'embrasser sur ma joue"…
En ce moment comme
si elle a senti qu'elle a tout dit à son mari, la vieille dame s'est éloigné de
lui et s'est approché de la porte sur la cour et appela sa servante:
- Zaha…
Et quand cette
dernière n'a ni répondu ni venue, la vieille dame a jeté un coup d'œil sur son
mari comme si elle prenait congé de lui, et se dirigeant vers la porte de la cour très
doucement comme si elle marchait sur les pointes des pieds elle dit:
- Qu'est ce qu'elles sont
entrain de faire ces elfes.
Etant dans la cour
la vieille dame se dirige vers la partie gauche où joue le garçon.
Cut
En ce moment on
voit le vieil homme et on entend son
soupir, comme s'il était soulagé. Il regarde devant lui à travers la porte,
émerveillé par ce qu'il voit. En ce moment on écoute une voiture qui s'approche
doucement puis s'éloigne, les pas de quelqu'un qui passe devant la porte. Tout
cela sur un fond de son comme celui d'une grande machine.
Cut
On voit par les
yeux du vieil homme. C'est la première occasion où on découvre la grande place devant
la porte. Cette place est une forme de quai de port avec des bateaux ancrés et
d'autres en mouvement. On entend aussi, en ce moment, la voix de quelques
mouettes. En fait on est sur Khur Dubaï du coté d'Ashandaqa
Cut
On voit le visage
du vieil homme assez gai en suivant des yeux des passants devant sa porte (on
entend des pas) ou des mouettes qui volent dans le ciel (on entend leur voix).
Cut
La vieille dame
réapparait, dans le vestibule, se penche sur la petite table devant le vieil
homme et met dessus un plat de fruits et un autre de fruits secs. Elle
s'habille désormais du costume traditionnel très élégants avec des broderies
dans les manches et aux bords du voile.
En restant penché
sa tête au niveau de la tête du vieil homme, elle lui dit:
- Oh hadj, je vais aller
féliciter Oum Rashed. Je ne vais pas tarder.
Le vieil homme la
regarde comme s'il voulait lui dire quelque chose.
La dame se lève
retourne vers la porte de la cour et appelle les deux servantes:
- Zaha… Laila…
En plus du son du ballon et les pas de
l'enfant, on entend désormais, les pas des deux servantes qui arrivent en
courant. Elles apparaissent du coté gauche de la cour. La vieille dame leur dit
en regardant parfois à elles parfois au vieil homme, et avec un geste de la
main:
- Surveillez bien al hadj…
et si vous trouvez qu'il est fatigué, vous le faites entrer… je ne vais pas
tarder en tout cas.
Avec un geste de
la tête en regardant parfois vers la dame parfois vers le vieil homme, les deux
servantes expriment leur accord.
Sur le visage du
vieil homme on voit des expressions critiques que la vieille dame n'a pas remarquées
ou qu'elle ne voulait pas s'y attarder. Elle jette un dernier regard sur son
mari en lui disant:
- Au revoir (N.B: Il faut
voir tout le dialogue dans le dialecte local).
En se retournant
une dernière fois, elle voit Zaha s'asseoir sur le fauteuil et Laila debout à
coté d'elle. Elle dit:
- Oui restez ici.
Cut
La vieille dame
sort de la porte sur la place, elle va tout droit vers la mer, puis au bout
d'un mur sur sa droite elle tourne et disparaît.
Cut
On voit le vieil
homme qui la suit des yeux, puis on entend un bruit de pas dans la pièce.
Cut
Zaha est sortie et
disparue dans la cour et la jeune Laila prend sa place sur le fauteuil. Une
seconde après elle l'appela.
- Laila
Cette dernière
répond dans sa langue maternelle en disant:
- oui
Et disparaît vite
dans la cour.
Cut
On voit le vieil
homme, sachant qu'il est devenu seul, s'inquiète. Puis doucement un petit
sourire se dessine sur ses lèvres.
Cut
On voit, dans la
place, une vieille dame indienne au costume traditionnel indou qui parle à un
petit enfant, qui pourrait être son petit fils. En langue Hindi, elle lui dit:
- Je ne peux pas te
prendre dans mes bras… tu marche sinon pas d'histoire ce soir.
Derrière elle, on
voit des jeunes pakistanais dans leurs costumes traditionnels blancs entrain de
travailler sur le quai aidant des iraniens au bord de leur barque qui se
prépare à naviguer. Les pakistanais envoient les cordes dans le navire.
En iranien un des
hommes à bord du navire crie à haute voix à quelqu'un sur le quai:
- on sera ici demain sans
tardé, d'après les météo il fera calme pendant trois jours.
Cut
On voit le vieil
homme respirer à pleins poumons et entend le bruit pas très fort des vagues.
Cut
Les pakistanais finissent en ce moment leur
travail et saluent l'équipage et partent. En passant pas loin de la porte, un
des Pakistanais dit à ses amis en
ourdou:
-
Vous allez où maintenant
Un autre répond:
- moi je reprends le taxi
cet après midi.
Cut
On voit le visage
du vieil homme qui exprime sa connaissance de l'ourdou et sa compréhension de
la conversation entre les jeunes Pakistanais.
Cut
Un couple
d'européens passe devant la porte. L'homme met un short et transporte un
appareil photo. La dame s'habille en robe blanche longue et pudique. L'homme
européen s'arrête, regarde le vieil homme en souriant puis le salut. Quand ce
dernier n'a pas répondu avec un regard fixé sur l'horizon bleu, le couple
européen a continué son chemin sans tarder. On entend le monsieur dire à la femme:
-
pourquoi il ne répond pas?
La dame:
-
Il est libre, peut être
qu'il se sent gêné dans son intimité, mais as tu remarqué combien il est beau?
-
L'homme:
-
Mais c'est pour ça que je
me suis arrêté, je voulais lui prendre un portrait.
En ce moment, s'arrête
devant la porte cette personne qui nettoie en usant de cette canne avec des
doigts qui aident à ramasser les papiers, petites bouteilles et d'autres objets
jetés dans la rue. Le personnage est un jeune Bengale avec la tenue ouvrière orange
et en cachant son visage avec un kéfié rouge et marron.
Se trouvant devant
la porte du petit vestibule le jeune Bengale s'est arrêté regarder le vieil
homme. Ce dernier a dessiné un sourire sur ses lèvres et avec son regard a
invité le jeune à prendre des fruits des deux plats. De sa poche le jeune homme
a retiré un petit sac en plastic et y a mis quelques fruits. Avec son regard le
vieil homme l'a invité à prendre encore. Le jeune s'est arrêté, sourie puis
retire un autre sac de sa poche. Il met le premier sac par terre sur un tapis
Persan qui couvre le sol du vestibule. Vu qu'il est ouvert quelques deux pommes
s'évadent sur le beau tapis Persan. Le jeune Bengale accroupi, les remette dans
son sac et le referme. Puis ouvrant son deuxième sac, se penche et met tout ce
qu'il y avait dedans. Le vieil homme se montre soulagé et dessine un autre
sourire de satisfaction. Le jeune Bengale lève la main en signe de salut.
En traversant la
porte la jeune voisine Hissa réapparait penchée sur la porte où on voit que sa
tête. Elle échange avec le jeune Bengale des regards stupéfiés et
interrogatifs. La jeune dame salut le
vieil homme froidement en disant:
- Salam hadj
Cut
Tout en exprimant
un mécontentement, à cause de la réapparition de la voisine, le vieil homme
regarde non sans tendresse le jeune Bengale qui, faute de place, met le premier
sac refermé dans son petit chariot de poubelle et referme le deuxième et
l'arrange avec lui.
Cut
La voisine regarde
dans la direction de la cour et appelle la plus grande des servantes:
- Zaha…
Très vite et en
quelques secondes, que Hissa a passé à
regarder discrètement le vieil homme qui fait semblant de ne pas faire
attention en regardant devant lui, sur fond d'image du jeune Bengale entrain
d'arranger ses sacs, les deux servantes sont arrivées presque en courant et
avec un air joyeux. Elles se sont arrêtées devant la porte sur la cour quand le
jeune Bengale a pris son départ.
On entend en ce
moment les coups de ballon dans la cour et les pas de l'enfant.
Hissa se renseigne:
- Est-ce que al hadja est
ici?
Zaha, les yeux sur
le vieil homme dit:
-
Elle est sortie…
Avec un geste de
sa main, Hissa leur dit:
- Venez, j'ai besoin de
vous.
La voisine
disparaît et les deux servantes la suivent très animées. En traversant le seuil
de la porte, La plus jeune jette un coup d'œil sur le vieil homme.
Cut
Le visage du vieil
homme exprime un mécontentement. Voire un énervement qui s'est exprimé par un
petit glissement du corps et qui a causé un léger déséquilibre.
Cut
En ce moment le ballon
tombe dans le vestibule.
Cut
Le regard du vieil
homme se dirige alors vers le bas où il y a le ballon puis vers l'enfant qui
entre dans le vestibule.
Cut
Le garçon ramasse
le ballon et se trouvant en face de son grand père, il a remarqué son déséquilibre.
Il a laissé tomber son ballon et a commencé à arranger les oreillers autour de
lui.
Cut
A cause de
l'intervention du garçon la tête du vieil homme s'est inclinée encore plus vers
l'arrière et la droite.
Cut
Le garçon se lève,
regarde son grand père en bougeant la tête vers la droite et la gauche, comme
pour mieux voir. Il s'approche de lui et l'embrasse de ses deux joues. Puis il ramasse
le ballon.
En ce moment on
entend des voix d'enfants à l'extérieur. Le garçon se retourne vers la porte et
sans tarder il jette le ballon devant lui dans la rue et court derrière.
Cut
Le visage du vieil
homme exprime une vraie inquiétude. Il perd de son équilibre et sa tête et son
corps bougent encore vers l'arrière et la droite.
Cut
On voit dans la
place, avec un arrière plan le navire des iraniens quittant le quai et le son
de son moteur et son clackson, trois enfants, plus âgés que notre garçon, et qui
reviennent apparemment de l'école. Ils mettent leurs cartables par terre et
reprennent le ballon du garçon et jouent au foot entre eux. Le garçon essaye de
récupérer son ballon mais un des enfants le tire vers la mer où il tombe. On
voit les enfants courir vers leurs cartables les récupérer et s'enfuient. Notre
garçon s'arrête les regarder puis il court derrière eux. Du point de vue du
grand père (et de la caméra), on ne peut plus le voir.
Cut
Le visage du grand
père exprime une vraie inquiétude. Le déséquilibre de son corps devient plus
clair.
Cut
Quelques secondes
seulement et le garçon réapparait et on peut le voir du point de vue du grand
père. De loin le garçon s'arrête et jette un coup d'œil vers la maison puis
court dans la direction de la mer. S'arrêtant au bord du quai, il se penche
regarder le ballon au dessous de lui dans la mer.
Cut
Le visage du grand
père commence à exprimer une certaine angoisse. Son corps est plus
déséquilibré.
Cut
On voit le garçon
penché au bord du quai nous tournant le dos, puis il se retourne, s'arrête les
deux mains écartées, regarde dans la direction de la maison et vient en
courant. Il entre dans le vestibule en courant. Sans regarder son grand père ni
s'attarder près de lui, il dit:
- Ils m'ont jeté le ballon
dans la mer…
Et disparaît à
l'intérieur de la maison.
Cut
Le visage du grand
père exprime de plus en plus d'angoisse.
Cut
Quelques secondes
après, le garçon réapparait ayant à la main un long bâton et essaie de le faire
sortir de la porte. Il le cogne contre les murs. Se trouvant à l'extérieur, il
choisi de trainer (tirer) le bâton derrière lui. Au milieu de la place un grand
garçon apparaît et court derrière notre garçon essayant de piétiner le bâton.
Au troisième coup, il le piétine et le bâton tombe de la main de notre garçon. Ce
dernier revient le récupérer alors que le grand garçon s'enfuit.
En arrivant au
bord du quai, on voit le garçon entrain d'essayer avec son bâton de bouger le
ballon de gauche à droite tout en regardant de temps à autre derrière lui de
peur que quelqu'un ne le pousse. Il fait presque deux pas, et on le voit
bousculé et tombé dans la mer.
Cut
Exprimant une
grande angoisse, le grand père est presque bloqué dans une position de déséquilibre vers l'arrière et
la droite. La tête tombée sur le dossier du canapé, il peut toutefois regarder
ce qui se passe devant lui.
Cut
On voit beaucoup de
monde qui se sont précipités au bord du quai essayant de sauver le jeune
garçon. On pouvait entendre aussi leurs cries.
Cut
Le vieil homme fixant
la foule très angoissé, on commence à entendre sa respiration très difficiles,
continues et assez élevées.
Cut
Alors que les gens
continuent à se précipiter au lieu où est tombé le garçon, on entend le bruit
de la voiture de police et de l'ambulance. Une seconde et ces derniers rentrent
dans le champ de vue du vieil homme, et on voit leurs lumières coloriées.
Cut
Le vieil homme, les
yeux accrochés au plafond, hallucine et commence à perdre conscience. Le son
des cries des gens et les bruits de la voiture de police et de l'ambulance
commencent à baisser et prennent leur place les sons des vagues de la mer, des
voix et des chants des travailleurs de la mer, des cries de faucon, des pas de
chevaux et leurs hennissements, le son d'une Zoukra ou Mizwid (instruments
musicaux traditionnelles), des femmes qui parles et sourient, la voix de Nacir
puis de Cheikh Zaid parler de l'union des Emirats dans la radio, la voix de
petits enfants qui récitent le coran, La voix de l'appel à la prière avec la
partie attestation de la foi, jusqu'à ce que tout se tais et on commence à
entendre le bruit du ballon dans la cour et les chants des oiseaux.
Cut
Le garçon très
effrayé penché sur son grand père criant:
- Grand père… Grand père…
Qu'est ce que tu as?
Puis sort en
courant et tourne à droite d'où venait la voisine Hissa.
Cut
Le visage crispé
on voit une larme dans l'œil gauche du vieil homme puis on la voit couler sur
sa joue.
Cut sur un plan noir
Intérieur/Jour/Le
vestibule
Ouverture sur un plan
blanc
Avec une musique
très spirituelle le plan blanc va vers un plan dominé par la couleur blanche.
On voit du même point de vue du vieil homme un grand cercueil transporté par
des hommes aux costumes hommes émiriens traditionnels suivis par plusieurs
d'autres et sortant de la porte de la maison vers la place. Après que tous les
hommes sortent de la maison, viennent des femmes pleurant les suivant par
derrière et s'arrêtant devant la porte. Au début on voit l'extérieur à travers
les espaces vides entre les corps vêtus de noir. Après et vu la densité des
femmes la vue devient presque noire. Avant qu'elle ne devienne sombre et
opaque, la caméra bouge et remonte au point qu'elle soit supérieure aux femmes
et voit à travers le vide au dessus de leurs têtes. Puis elle les traverse et
sort à l'extérieur. Le cercueil se dirige vers la place puis vers la droite où
il sera posé dans une grande voiture blanche. D'autres voitures très grandes et
très luxueuses en majorité blanches la suivent. La caméra, et après avoir
traversé la porte continu directement vers le quai sans tourner à droite. Mais tout en continuant à filmer la foule des
voitures derrière le cercueil. Avec le mouvement de la caméra on commence à mieux voir tout Ashandaqa de Dubaï
et Al Khur avec ses barques et navires. Puis on commence à voir les bâtiments traditionnels
de la Bastakiya puis les bâtiments
modernes sur les rives. Continuant à pénétrer dans la mer bleue on obtient à la
fin du film un plan de la caméra en mouvement
au dessus de la mer bleue. La musique spirituelle change pour devenir
plus forte et plus rythmée.
)Fin)
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